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l’affaire sougraine

— C’est vrai que nous sommes en hiver ; c’est une rude saison.

— Pour moi, je suis toujours en hiver et je ne verrai plus de printemps. Cela vaut autant, après tout, car j’ai fait mon tour, répondit le professeur…

— Heureux ceux qui passent leur vie dans la pratique du bien ! reprit le ministre.

— Quand ces hommes sont placés comme vous, monsieur, ils sont doublement heureux, car leurs actes ont un grand retentissement et leur influence est immense.

Le ministre baissa la tête.

— Vous m’avez demandé mon appui dans votre élection, monsieur le ministre, reprit le professeur, et je viens vous le promettre à une condition…

— Laquelle ? monsieur Duplessis, parlez ; je suis sûr que nous allons nous entendre…

— Il circule une rumeur assez étonnante, continua le père Duplessis. On dit qu’une réputation va s’effondrer… qu’une famille opulente et respectée est sur le point de se voir aux prises avec la misère et le mépris.