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l’affaire sougraine

IX

— Personne ici ! fit avec un désappointement singulier, le premier des limiers qui entra dans la cabane où s’était d’abord réfugié Sougraine.

— Il me semblait, dit un autre, qu’il n’attendrait pas notre arrivée. Il sortira du bois ou il y crèvera de faim avant le printemps.

Ils reprirent le lendemain matin, tout décontenancés, le chemin de leur village. En passant près du repaire de l’ours, ils firent beaucoup de bruit et imitèrent les aboiements des chiens. L’ours, mécontent d’être troublé de nouveau dans sa tranquille demeure, répondit par de longs grognements.

— C’est ce que nous voulions savoir, dit alors l’un de la bande. Au revoir, compère Martin. Tu auras de nos nouvelles.

Sougraine s’était réfugié dans une grange. Il se blottit dans le foin, sur le fenil, et dormit en attendant le jour, d’un sommeil agité. Il resta dans