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l’affaire sougraine

leur donner la sépulture. C’est cette bonne action qui les a touchés. Quand, ils virent que vous étiez voué à une mort cruelle, ils résolurent de vous sauver. Ils étaient cependant dans un grand embarras, ne sachant comment faire pour tromper la vigilance des gardiens que l’on avait mis à la porte de votre wigwam et le temps pressait, la nuit arrivait, la dernière nuit que vous deviez passer sur la terre. Ils pensèrent à gagner les sentinelles par des promesses, mais si par malheur, l’une d’elles résistait, elle donnerait l’éveil, et toute chance de vous délivrer s’évanouissait alors. Ils auraient pu mettre le trouble dans le camp, en répandant une fausse rumeur d’attaque, mais on vous aurait égorgé immédiatement ; c’était l’ordre. Tuer les sentinelles, voilà ce qu’ils allaient faire dans leur reconnaissance extrême, ces pauvres vieillards, et déjà leurs arcs tendus frémissaient dans leurs mains, quand l’un d’eux, se souvenant qu’il vous avait souvent vu prier le Seigneur, se jeta à genoux en disant :

— Ô grand Esprit qu’adore mon frère La Longue Chevelure, viens à notre secours.

Alors, m’ont-ils tous deux assuré, une femme vêtue de blanc leur est apparue et leur a dit de la suivre. Dans leur étonnement ils ont laissé