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l’affaire sougraine

— La chasse est elle bonne ? demanda un autre.

— La chasse ne paie guère encore, répondit Sougraine : on a tendu des collets aujourd’hui ; on ne sait pas quelle chance on aura.

— Y a-t-il longtemps que vous avez laissé les habitations ? Quelles nouvelles ?

— Oh ! non, il n’y a pas longtemps…

— D’où venez vous ? de Lorette ?

— Oui, de Lorette.

Il était content de faire croire cela. Le mensonge était petit et les conséquences pouvaient en être grandes.

— Comme ça, vous n’avez pas de nouvelles de Notre-Dame-des-Anges, fit un jeune homme. J’aurais pourtant voulu savoir comment se portent ma vieille mère et ma jeune blonde… Mais je le saurai demain.

— Bah ! la mère Audet est taillée pour vivre un siècle, reprit le plus vieux de la bande, et la petite Fradette, ta blonde, serait bien folle de ne pas fréquenter un peu pour se consoler de ton absence.

Au nom de la mère Audet, Sougraine eut un frisson. C’était un des frères d’Elmire qu’il voyait là, devant lui ?…