Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/325

Cette page a été validée par deux contributeurs.
327
l’affaire sougraine

si vous le voulez C’est votre affaire. Restez ou partez, cela m’est égal.

Sougraine suppliait à son tour…

— L’indien est pauvre, disait-il, il aura besoin de donner beaucoup d’argent pour se sauver loin ; il ne pourra pas travailler pour gagner son pain. Il devra se tenir caché le jour, marcher la nuit… donne les cent dollars et il part tout de suite. Tu vas être heureux, toi, et tu vas épouser une belle jeune fille que tu aimes beaucoup.

Vilbertin s’attendrissait : il allait donner les cent dollars.

— Oh ! si tu savais, continua Sougraine, si tu savais de qui elle est l’enfant, cette jeune fille !… On va te le dire puisque l’on s’enfuit pour ne jamais revenir. Tu ne feras pas voir que tu le sais… pas même à sa mère, madame D’Aucheron. Madame D’Aucheron est sa mère. Et son père… eh bien ! son père, c’est moi !

— Vous ? Vous ? Ah ! vous me trompez, Sougraine, s’écria le notaire, hors de lui. Ce n’est pas possible ! Ai-je bien entendu ? Malédictions ! !

— Si l’indien te trompe, c’est qu’il aurait été trompé lui-même. Madame D’Aucheron lui a dit que Léontine est sa fille…