En voyant entrer l’indien, il devint d’une pâleur extrême et se prit à trembler.
— Savez-vous, dit-il, d’une voix basse et profondément émue, que le sioux a parlé et que votre vrai nom est connu maintenant ?
— Les paroles d’un fou, cela ne compte guère, répliqua l’indien.
— La curiosité se réveille et l’on voudra savoir ce qu’il y a de vrai dans ces révélations dues à la fièvre : on vous fera arrêter, c’est sûr. Si vous êtes Sougraine, vous n’échapperez point ; ne vous faites pas d’illusion.
— Oh ! non l’indien n’est pas Sougraine ?
— Alors vous n’avez rien à craindre, restez en paix, attendez les événements.
— Si l’indien s’éloigne, combien lui donneras-tu ?
— Mais si vous ne partez pas c’est la prison, le pénitencier, l’échafaud, peut-être, qui vous attend. Allez-vous jouer ainsi votre vie ? Vous pouvez fuir, il en est temps encore. Demain il sera peut-être trop tard…
— L’indien n’ira pas tout seul dans la prison, au pénitencier, sur l’échafaud…