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l’affaire sougraine

— Léontine !

Les deux noms retentirent à la fois et les deux amies s’embrassèrent dans une douce étreinte.

— J’achevais de lire ta lettre, dit Léontine ; un peu plus et tu la précédais…

— Nous n’avons pas le service de la malle tous les jours, vois-tu, là-bas, dans nos forêts…

— Non, mais vous avez la paix, le calme, le bonheur… n’est-ce pas ?

— Tous les jours, ma bonne Léontine… Viens voir cela.

Mademoiselle Villor fit une bonne provision de livres de classe, alla prendre conseil du Surintendant de l’Instruction publique, et se remit en route pour St Raymond. Léontine l’accompagnait.

Madame D’Aucheron, qui ne détestait pas d’être seule, vu la disposition d’esprit où elle se trouvait et l’attente des nouvelles qui devaient venir, ne fit aucune objection à son départ.

Quand la voiture qui les emmenait fut sur le monticule qui domine le village, Ida chercha des yeux la maison de Rodolphe, et la montrant du doigt à Léontine.