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l’affaire sougraine

parce que l’on en fait toujours, et toujours en se croyant sage.

— Dans tous les cas, monsieur le sioux des Montagnes Rocheuses, vous admettrez sans peine que vous jouez un rôle un peu singulier. Nous ne sommes plus au moyen âge, et c’est en vain que vous voudriez imiter les galants chevaliers qui galopaient, allant de château en château pour défendre les belles châtelaines et s’en faire aimer.

— Je ne suis qu’un père malheureux qui cherche depuis plus de vingt neiges son enfant perdue. J’ai rencontré par hasard une jeune fille remplie de charmes et de vertus. Elle est douce comme la gazelle. Un malheur la menace comme la serre de l’épervier menace la fauvette, et je m’efforce de la protéger.

— Vous êtes vraiment généreux ; elle vous devra de la reconnaissance… Mais laissez faire ce que vous ne pouvez empêcher.

— J’empêcherai ce que je ne dois pas laisser faire, répondit la Longue chevelure avec fermeté, puis il sortit.

Quand il fut dehors le notaire dit à Sougraine :

— Est-ce un complot ?