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l’affaire sougraine

— Il faut que je voie la famille d’Aucheron d’abord. J’aimerais aussi à rencontrer le sioux. Peut-être, après tout, qu’il n’est pas si redoutable que tu le dis. On peut le rouler. Vilbertin en a déjà vu d’autres !…

Comme il se laissait emporter agréablement par ses pensées de forfanterie, la Longue chevelure, après avoir frappé à la porte, entra marchant d’un pas majestueux, les cheveux sur le cou, revêtu d’un riche capot de loutre.

M. Vilbertin ? fit-il.

— C’est moi, monsieur, répondit le notaire, dont les pensées vaniteuses s’envolèrent comme des flocons de neige sous la bourrasque…

La Longue chevelure salua aussi la Langue muette.

— Le notaire va bien voir, pensa celui-ci, que la Langue muette ne le trompait pas, et que la Longue chevelure, est un ami bien dangereux… pour nous deux…

Le notaire approcha un siège et pria le sioux de s’asseoir. Il était devenu d’une exquise politesse, le notaire.

— Je suis bien heureux de faire plus intime connaissance, dit-il, avec le chef distingué qui nous a