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l’affaire sougraine

— C’est un homme plus fort que nous deux.

— Qui ?

— La Longue Chevelure.

— La Longue Chevelure ? ce beau sioux tout couvert de diamants que j’ai vu au bal de madame D’Aucheron ?

— Celui-là même.

— Mais comment cet étranger peut-il disposer de la main de mademoiselle D’Aucheron ?

— La Langue muette ne peut pas répondre à cette question, mais il affirme que tant que la Longue Chevelure vivra, le notaire Vilbertin n’épousera point mademoiselle D’Aucheron. C’est le docteur Rodolphe qui aura la jeune beauté que ton cœur désire.

La jalousie brûla comme un fer rouge le cœur voluptueux du notaire et un éclat sinistre fit étinceler ses yeux.

— Le diable m’emportera, s’écria-t-il, avant qu’un autre possède cette femme qui m’est promise.

— Le diable, dit l’indien, t’emportera peut-être, mais, à coup sûr, tu ne l’auras point…