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l’affaire sougraine

attelage, chaque jour, dans les rues de Québec. C’est madame D’Aucheron. Oh ! malheur !

Jamais madame D’Aucheron n’avait éprouvé une pareille terreur. Elle se sentait devenir folle. Elle tenait sa tête à deux mains et criait : Mon Dieu ! mon Dieu ! qu’allons nous devenir ?…

— Allons ! Elmire, dit Sougraine avec douceur, courage ! prudence ! rien n’est perdu…

— Rien n’est perdu ? rien n’est perdu ? mais la fortune que Vilbertin nous promettait !… Vilbertin allait épouser Léontine. Il est riche, Vilbertin, très riche ! Il aime notre fille à la folie… il donnerait toute sa fortune pour l’avoir. Il la veut, il a juré qu’il l’aurait. Tout est arrangé, conclu. Léontine a consenti… Et puis les affaires vont mal. Nous avons fait des pertes. Si Vilbertin nous abandonne nous sommes perdus… Nous lui devons beaucoup à ce gros notaire que vous avez vu ici, au bal… à notre grand bal… Ah ! le malheureux bal !… Et s’il épouse notre fille, le notaire, il nous fait remise complète de ce que nous lui devons… Si elle en épouse un autre, il nous ruine ; il l’a dit l’autre jour…… Oh ! quelle affreuse situation ! qui donc nous tirera de cette horrible abime ?