Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/258

Cette page a été validée par deux contributeurs.
260
l’affaire sougraine

avec son poing fermé, ordonnait de sortir, menaçait d’appeler la police… Jamais de sa vie il n’avait éprouvé une pareille contrariété ; il en voulait à tout le monde… surtout à cette famille Villor qu’il gardait par charité dans cette excellente maison dont il aurait pu tirer un bon profit.

Il se vit dans l’obligation de fermer son étude pendant quelques jours. L’idée lui vint d’aller relire son placard pour voir si l’on était justifiable de venir ainsi le troubler. Il poussa un cri de malédiction quand il lut : Adressez-vous au notaire Vilbertin, rue du Palais.

— Ce ne peut-être que ce freluquet de médecin, pensa-t-il… le neveu de la Villor. Gredin, va ! tu me le paieras.

Il donna quelques sous à un gamin pour faire déchirer toutes ces affiches. Afin de calmer un peu son esprit irrité, il se mit à songer à son prochain mariage. Tout s’effaçait devant l’enivrante effluve de volupté que lui apportait le souvenir de Léontine. Il se grisait de folles espérances comme d’autres se grisent de désespoirs insensés. Tout son regret, c’était d’avoir perdu tant de jours qu’il aurait pu dépenser dans les jouissances exquises de l’amour. Comme il passait vis-à-vis l’école des