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l’affaire sougraine

liers. La maison toujours ouverte, faisait entrer le vent et le froid. On gelait. La malade empirait. Réellement il y avait une persécution atroce.

Le père Duplessis dit à Rodolphe qui lui demandait un conseil :

— Il manque un mot à l’affiche ; vous êtes jeune, courez l’écrire.

— Qu’est-ce donc ?

— On est prié de s’adresser au notaire Vilbertin, rue du Palais.

Rodolphe courut dans tous les coins de la ville où les malheureuses affiches avaient été placardées et fit la correction suggérée par le professeur.

La foule prit alors le chemin de l’étude du notaire. Ce fut une véritable avalanche. Le notaire ahuri donnait à tous les diables les malencontreux qui le venaient déranger ainsi. Il n’y avait pas écrit sur l’affiche de s’adresser à lui. Il savait bien qu’il n’avait pas mis cela… Au reste, il affirmait qu’il n’était pas l’auteur de cette annonce ridicule. Les gens venaient, venaient toujours comme en procession. Chacun craignant d’arriver trop tard, on se pressait, on se bousculait pour entrer, on criait du dehors, on se réservait un petit coin, n’importe lequel. Et lui, frappait sur son pupitre