Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
l’affaire sougraine

sans faire semblant, de rien, qu’il avait un bon cœur, lui Vilbertin, qu’il rendrait certainement une femme heureuse… qu’il était riche, avec cela pas égoïste comme il y en avait tant… qu’il n’était pas sans pitié pour les pauvres ; au contraire. Ida le remercia avec effusion de ce qu’il faisait si généreusement pour elle et sa mère, mais elle lui rappela que Rodolphe était son cousin à elle, presque son frère, et qu’elle ne pouvait pas détacher de lui la seule femme qu’il eut jamais aimée… c’eut été une trahison.

Le notaire, dans son aveuglement, avait oublié que Rodolphe était le cousin d’Ida. Il s’en revint tout penaud, jurant qu’on ne le reprendrait plus à faire des remises de loyer… Il cherchait un moyen de se venger. Les âmes basses ne manient bien que cette arme : la vengeance. Elle est à la portée de tous les lâches.

Quand il fut dans son étude il rédigea cette affiche originale :

GENS PAUVRES
Un philantrope
Vous offre un logement gratis
Pour l’année prochaine.
Allez au No. 444 rue Richelieu