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l’affaire sougraine

— C’est là ton erreur : c’est précisément le gros, le rond, mais le riche notaire…

— Le notaire Vilbertin ! exclama madame D’Aucheron ! Va-t-il se montrer généreux au moins ?

— Comme tous les avares qui sont mordus au cœur par l’amour. Il fera des folies sublimes…. Et si nous sommes intraitables, il nous ruinera complètement.

Ils firent demander Léontine. La jeune fille, qui cherchait dans la musique un adoucissement à ses douleurs, fit, en se levant, glisser ses doigts agiles sur le clavier et les gammes s’élancèrent comme des fusées d’harmonie. Elle entra dans la chambre de ses parents adoptifs et attendit, debout, ce qu’on lui voulait.

— La nouvelle que j’ai à t’apprendre, mon enfant, commença madame D’Aucheron, va te surprendre un peu, beaucoup même, mais elle ne te causera pas de peine, j’en suis sûre.

— Parlez, mère.

— Ma fille, tu n’épouseras pas monsieur le Pêcheur.

— Vraiment ! fit Léontine en joignant les mains, que vous êtes bons, chers parents ! Que je suis heureuse.