Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.
227
l’affaire sougraine

— Que dis-tu là, Langue muette ? Mademoiselle Léontine est ton enfant ? Tu ne te moques pas de moi ? Mais comment sais-tu cela ?…

— Voilà ce que la Langue muette aura la sagesse, de taire.

Un éclair traversa l’esprit du sioux ; c’était un souvenir limpide de certains incidents de la soirée de madame D’Aucheron.

— Sougraine, sois prudent. Je te quitte, mais pour te revoir bientôt.

Il voulait avoir le cœur net de cette affaire mystérieuse, le beau sioux, et il se rendit chez madame D’Aucheron. Le Pêcheur prenait justement congé des dames. Elles se tenaient debout près de la porte où s’engouffrait un petit vent froid qui les faisait frissonner sous leurs châles de laine.

— Au revoir, ma charmante amie, disait-il à Léontine. À bientôt, pour ne plus jamais vous quitter.

— Tu y vas un peu vite, toi, pensa le sioux. C’est la fille de Sougraine. Eh bien ! nous allons voir ; c’est une partie à deux…

Il entra.