Page:LeMay - L'affaire Sougraine, 1884.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
l’affaire sougraine

Rodolphe fut saisi de crainte… Il devina.

— Ma tante est malade, Ida ? Ma tante est malade ? Dis, parle…

— Bien malade, mon cher Rodolphe.

Et elle le conduisit au lit de sa mère.

La pauvre malade eut un redoublement d’angoisses à la vue de son neveu, et des larmes remplirent ses grands yeux souffrants.

— La paralysie, fit le jeune médecin en branlant la tête.

Ida n’osait parler.

— Dis-moi tout, cousine, dis-moi comment cela est survenu ; il faut que je le sache… Il est plus facile de guérir une maladie quand l’on en connaît les causes.

Ida lui raconta comment l’accident était arrivé, car c’était bien comme un accident, cette maladie subite.

Rodolphe ne pouvait revenir de son étonnement. D’où partait le coup ? Qui avait intérêt à cacher l’existence de cette enfant sauvage ? Il devait y avoir une question d’argent au fond de cela. On trouverait sans doute en cherchant un peu. Il ne manquait pas de gens qui se souvenaient de son