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l’affaire sougraine

Elle se leva ; Sougraine aussi. Il s’approcha d’elle.

— Voyons ! dit-il, la jeune fille qui suivit Sougraine avouait qu’elle serait mère, hein ?

— Vos paroles sont inconvenantes ; retirez-vous.

— Elle s’est séparée de l’Abénaqui aux Montagnes Rocheuses ? continua Sougraine.

Demandez à ceux qui le savent… Sortez, vous dis-je.

— Elle est revenue, le sioux l’a dit, et son enfant doit être quelque part, hein ?

— Qu’est-ce que cela me fait ?

— Si cela ne te fait rien, cela fait quelque chose à l’indien.

Et de la main il se touchait la poitrine afin qu’elle comprît bien qu’il s’agissait de lui même.

— À vous ? balbutia-t-elle.

— Ah ! oui… à moi.

Il tendit la main comme pour l’arrêter, car elle se retirait.

— Ne me touchez pas ! dit-elle.

Elle tremblait. Elle pressentait un coup de foudre et n’osait plus parler. Elle sentait que chaque mot hâtait un fatal dénoûment.