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l’affaire sougraine

— Tu ne pourrais pas le dire ? recommença-t-il.

— Moi ?… comment voulez-vous ? Est-ce que je l’ai connue ?…

— Écoute donc ! cette jeune fille qui est ici avec toi, ce n’est pas la fille de ton mari, hein ?

Madame D’Aucheron fut un peu surprise de cette question brutale. Elle crut cependant que l’indien ne voulait pas dire ce qu’il disait… Il n’était pas familier avec la langue françaises. Elle répondit :

— Ni la fille de mon mari ni la mienne…

— Oh ! elle doit-être la tienne, affirma le sauvage.

— Vous oubliez que vous êtes chez une femme respectable et que vous n’avez pas le droit de la questionner, fit madame D’Aucheron avec dignité.

— L’Indien, va ! ne connaît pas beaucoup les usages du monde.

— Eh bien ! apprenez que vous faites là un vilain métier.

— L’indien peut bien te demander, il me semble, si ta fille est la fille de ton mari.

— C’est de l’insolence !