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l’affaire sougraine

— Vraiment ! Ah ! mais… savez-vous que cela m’intéresse fort

Votre mère vit-elle encore ? monsieur Rodolphe ?

— Non, elle n’a pu survivre à son malheur, reprit Rodolphe, et ma bonne tante a pris soin de moi ; je suis devenu son fils…

— J’aurais bien voulu, dit madame Villor, prendre aussi la petite fille, mais je n’étais pas riche et j’ai dû conseiller à ma belle-sœur de la placer à l’hospice, avant de mourir.

— Ah ! il y avait une petite fille ? vous avez donc une sœur, M. Rodolphe ?

— Pas du tout, monsieur le notaire, c’est une petite fille indienne que mon père avait apportée, l’enfant de son sauveur… paraît-il…

— Mais je ne savais pas cela, moi ! exclama Ida…

— Tu l’as sans doute oublié, car j’ai dû en parler devant toi, répondit madame Villor.

Trois petits coups furent alors frappés à la porte, et un beau vieillard entra. C’était le curé.

On le connaissait bien et il connaissait tout le monde, les pauvres surtout. Il prit le siège qu’on