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l’affaire sougraine

Madame Villor, les larmes aux yeux, se confondait en remerciements. Rodolphe se joignit à elle pour féliciter le généreux notaire. Ida pensait qu’il était bien bon, ce gros homme dont on avait tant peur.

— Vous n’étiez donc pas sérieux, l’autre jour monsieur le notaire, quand vous nous menaciez de nous mettre dehors ? demanda cette dernière.

Le gros Vilbertin, un peu décontenancé, répondit cependant :

— Bah ! un moment d’humeur, une parole sans réflexion. J’ai comme cela des mouvements brusques, mais c’est l’écorce qui est rude. Le cœur n’est pas mauvais. Tenez, pour vous prouver que je ne déteste point mes semblables, et que je fais ma petite somme de bien comme les autres, j’ai cherché comment je pourrais venir en aide à monsieur Rodolphe que voici, votre neveu, madame, et l’objet de votre plus tendre affection, après mademoiselle votre fille, cela se comprend.

— Et puis, qu’avez-vous trouvé ? demanda Rodolphe un peu sceptique ?

— Aimeriez-vous à vivre à la campagne ?

— Je me plais beaucoup à la campagne. La vie des champs a ses délices. C’est une vie calme