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l’affaire sougraine

les deux affaires peuvent marcher de front. Donnons notre amour, mais gardons notre argent.

Il monta la rue de la Fabrique, suivit la rue Buade, descendit l’escalier qui conduit à la rue Champlain, puis entra dans le bureau de monsieur D’Aucheron, rue St Pierre.

D’Aucheron tenait un bureau où l’on transigeait toutes sortes d’affaires. Les deux pieds sur les chenets, il lisait son journal.

— Est-ce que l’on parle de ta soirée ? demanda Vilbertin.

— Un excellent compte rendu. Toute une colonne.

— De fait, le succès a dépassé ce que l’on pouvait raisonnablement attendre. L’apparition des sauvages et l’histoire du sioux principalement, ont marqué cette fête d’un cachet tout particulier.

— Cela me pose, Vilbertin, oui cela me pose.

— Certaines gens prétendent que tu n’as pas les moyens de donner ces grands bals, sais-tu ce qu’à ta place je ferais pour leur imposer silence ? J’achèterais une maison sur la Grande Allée. C’est le lieu le plus en vogue aujourd’hui. Notre aristocratie y bâtit des palais. Il y a là une superbe demeure à vendre. Je te fournis l’argent.