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DEUXIÈME PARTIE

LA LANGUE MUETTE ET LA LONGUE CHEVELURE

I

Le notaire Vilbertin, assis devant son bureau chargé de papiers, écrivait d’une façon distraite les paroles sacramentelles d’un acte de vente. Il se dictait tout haut.

Affaire de routine, car sa pensée n’était pas avec lui. Il s’arrêta tout à coup.

— Après tout je suis encore jeune, pensa-t-il… Et puis, l’âge, qu’est-ce que cela fait ? Il y a des jeunes gens qui sont vieux et des vieillards qui sont jeunes. Affaire de tempérament… C’est un fait, je n’ai pas vieilli depuis dix ans… Je suis comme à vingt-cinq.