— Regardez-moi si vous voulez, mais il faut que j’obtienne cette faveur.
— Vous êtes bien impatientes, vous autres, mesdames, quand vous voulez une chose.
— Et vous donc, messieurs, temporisez-vous beaucoup d’ordinaire ?
— Vous nous laissez longtemps parfois dans l’antichambre.
— On ne peut pas toujours recevoir.
— On doit toujours recevoir ceux qui nous aiment…
— Non, ceux que l’on aime, peut-être…
— Eh bien ! que vous faut-il donc pour être heureuse ?
— Mon mari se trouve sans position… Voyons, ne prenez pas cet air désagréable.
— Ne prenez pas cette adorable figure, vous, madame,… c’est de l’influence indue.
— Mon mari est sans position. Ce n’est point sa faute. Il faut vivre cependant ; vous comprenez-ça, M. le ministre. S’il ne trouve rien à faire, il faudra prendre le chemin de l’exil… J’appelle cela l’exil, moi, l’existence à l’étranger.