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l’affaire sougraine

brave sioux, et rassurèrent qu’ils l’aideraient de tout leur pouvoir dans ses recherches.

Madame D’Aucheron, tout à fait remise, s’essuyait avec son mouchoir de fine batiste brodé. La Langue muette rêvait toujours. On eut dit qu’il n’avait guère écouté le récit de la Longue chevelure. Il avait sournoisement mais obstinément regardé l’impressionnable madame D’Aucheron. Il venait de prendre une résolution, et quand une résolution entrait dans cette tête-là elle ne devait pas être facile à déloger.

Il avait toujours été pauvre et misérable, ce mystérieux Indien, pourquoi ne serait-il pas riche à son tour ? Est-ce que l’on est nécessairement gueux toute sa vie ? N’arrive-t-il pas un moment où la fortune se laisse saisir par toute main adroite ou hardie ?