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l’affaire sougraine

gens-là devaient parler autrement que les autres et dire des choses étranges.

Les Indiens sont un peu comme le commun des mortels, ils restent où ils se trouvent bien. L’heure du réveillon sonna et l’on se mit à table. La présence des sauvages amusait tellement les invités que D’Aucheron, modifiant son programme avec l’assentiment général, fit mettre dix nouveaux couverts.

Madame D’Aucheron riait toujours, parlait à tout le monde, sans trop savoir ce qu’elle disait. On l’approuvait sans trop savoir pourquoi.

L’Honorable Le Pêcheur la conduisit à la place d’honneur. La Longue chevelure offrit son bras à mademoiselle Léontine. C’est Madame D’Aucheron qui le voulut ainsi. Tout le monde prit place autour de la table somptueusement servie.

On sut manger et boire. Deux choses qu’il est pourtant fort difficile de bien faire. Il y eut des santés : À la reine, au lieutenant-gouverneur, au gouvernement, à l’hôte distingué, à la presse qui éclaire le monde, aux dames qui le charment, aux indiens !

À la reine, on chanta God save the Queen avec accompagnement d’orchestre. L’excellente mère