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l’affaire sougraine

— Alors faites donc le bonheur de l’une d’elles et laissez-moi rendre heureux un homme qui n’a pas vos étonnants avantages.

Le tête à tête fut long et animé.

Le jeune ministre venait d’essuyer un rude échec, mais il ne se tenait pas pour battu. Il avait trop haute opinion de lui-même pour cela.

Il se plaignit amèrement à monsieur et à madame D’Aucheron.

Madame D’Aucheron vint trouver sa fille et lui dit :

— Je ne veux plus que tu parles à M. Houde.

D’Aucheron vint à son tour :

— Ma volonté est ma volonté, lui dit-il, et tu seras la femme de l’honorable M. Le Pêcheur avant un mois. Agis en conséquence.

Il alla vers le jeune docteur.

— Monsieur, lui dit-il, ma fille doit épouser bientôt l’honorable M. Le Pêcheur, faites-moi le plaisir de ne plus songer à elle, et de ne plus chercher à la voir. Sinon…

— Sinon ?

— Sinon je serai forcé de prendre des moyens énergiques pour faire respecter mes volontés.