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fables

  

Ses rameaux sans vigueur séchèrent tour à tour
 Sans retour,
Les plus hauts les premiers ; car il faut de la force
 Sous l’écorce
Pour faire reverdir les branches du sommet,
 Comme il faut de la flamme
 Dans notre âme
Pour nourrir les vertus que le Seigneur y met.

Cet arbre malheureux voyait avec envie
Son ancien compagnon auprès de lui fleurir,
Mais il gardait le ver qui le faisait périr.

— Quand l’automne viendra, sur sa cime flétrie
Pas plus, se disait-il, que sur mes vieux rameaux
Ne se réuniront les gais petits oiseaux ;
 Oui, quand viendra l’automne,
 Il perdra sa couronne
Et vers le sol jauni penchera son front nu ;
 Et ceux-là qui l’auront connu,
 En le voyant, pourront sourire.

 En effet, l’hiver arriva ;
 Puis l’arbre sec se prit encore à dire :