On songea qu’il fallait, mais sans rébellion,
Faire un gouvernement d’une nouvelle forme.
On choisit aussitôt le représentatif
Comme le plus récréatif
Et l’on publia la réforme.
Les fauves de partout parurent satisfaits
De cette source de bienfaits.
Dans les divisions rurales
Les élections générales
Se firent partout à la fois.
Personne ne vendit sa voix.
Mais une élection fut cependant perdue
À cause, paraît-il, de l’influence indue.
Des lièvres, des lapins, des singes, des renards,
Des loups et des élans, et même des canards
Vinrent siéger dans ces Communes.
On nomma sénateurs des caribous rassis,
Des ours graves, des cerfs, des tigres radoucis,
Tous fauves au-dessus des mesquines rancunes.
De par le droit coutumier
Dont tout peuple s’honore,
Un lion à la voix sonore
Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/285
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
livre quatrième