Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.
245
livre quatrième

 
Puis il se demanda quelle bonne finesse
 Pourrait, dans le moment,
 Assez facilement
 Remplacer la force perdue.

 — Ce cher coq je le tiens !
 Cria-t-il tout à coup aux siens,
 Et l’affaire n’est pas ardue :
 Vous allez venir, mes petits,
 Je vais vous dire convertis.
 Laissez-moi prendre un peu d’avance,
Le coq ne croira point qu’on est de connivence.
 Je vais lui faire un beau discours,
 Un discours insigne,
 Et, sur un signe,
 Vous me prêterez du secours.

Tous les jeunes putois jurèrent sur leur tête
 Que les poules et les poulets,
 Grassets et maigrelets,
 Seraient l’objet de leur conquête,
Et l’on se mit en route.

 Au village arrivé,
 Le vieux putois, d’un air fort tendre,
Dit au coq qui chantait sur un toit élevé