Page:LeMay - Fables canadiennes, 1882.djvu/243

Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
livre quatrième

On vit arriver à la fête,
Portés sur la brise du soir,
Les guêpes à la fine tête
Et les bourdons au corset noir ;
On vit les actives abeilles
Avec des rayons de miel doux
Qu’elles mirent dans les corbeilles
Des jeunes et charmants époux ;
Et l’on vit, en files égales,
Les phalènes et les cigales,
Les midas et les papillons.
Cela formait des tourbillons
D’une splendeur incomparable ;
Et jamais bal plus mémorable
Ne fut donné dans un jardin.
La pourpre, l’or, l’azur, la soie
De toute part mêlaient soudain,
Parmi les doux éclats de joie,
Dans les airs leurs brillants reflets.

On chanta de joyeux couplets :
Les danses furent animées,
Le dîner, fort dispendieux.
On y but la boisson des dieux
Dans des corolles parfumées.