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livre quatrième

 — Pourquoi marches-tu sur ma trace,
 Vil mouton ?
 Cria le fauve sanguinaire.

— Je ne suis pas menteur, sieur glouton, d’ordinaire,
 Répondit tout tremblant,
 L’animal bêlant,
 Je venais à votre rencontre,
 Cela clairement vous démontre
 Que je ne puis avoir passé
Dans le noble chemin que vous avez tracé.

 — Par ma griffe ! est-ce qu’on ose
 Prolonger l’entretien ?
Je vais mettre mon pied où tu mettais le tien,
 C’est bien la même chose,
 Dit le glouton en se moquant.
 Puis, attaquant
 L’agneau qui l’implore,
 Il le dévore.


Celui qui veut votre toison
Trouve toujours quelque raison.