Si mystérieux,
Rien de problématique,
Tout sauterait aux yeux.
Tiens ! si j’étais le maître, on connaîtrait la lune
Et puis l’on causerait avec ses habitants :
Et ceux qui, malgré tout, ne seraient pas contents,
Pourraient s’en aller là courtiser la fortune.
Si j’étais maître, Mathurin,
Je ferais lever le matin
Un peu plus tard dans la journée
Et je rallongerais l’année ;
Je ferais taire le grand vent
Qui soulève au loin la poussière :
Je ferais pleuvoir moins souvent :
Mainte fleur serait moins grossière
Et verserait parfum plus doux.
Tu vois bondir là-bas les vagues en courroux ?
Je les apaiserais : elles resteraient calmes.
Les arbres de nos bois
Que dépouillent les froids
Auraient de belles palmes
Et fleuriraient toujours.
Pareil à du velours
Serait le gazon des prairies.
Je tendrais au ciel nuageux
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