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FANTÔME

— Comment, ce n’est pas vous qui avez répondu : Non ?

— Je n’ai pas eu le temps de répondre, Monsieur le curé.

L’officiant s’indigna :

— Il y a donc ici quelqu’un qui oublie volontairement le respect dû à Dieu et à la sainte religion. On veut changer en comédie un des actes le plus solennels de la société chrétienne. Que l’on prenne garde. La loi civile viendra, s’il en est nécessaire, au secours du culte sacré…

Il regarda les servants tour à tour, comme s’il les eut soupçonnés de cette indécente plaisanterie. Ils se tenaient à ses côtés, l’un à droite l’autre à gauche, calmes, immobiles, les yeux fixés sur la mariée.

Tous les regards se portèrent alors vers eux. Ils n’avaient pas l’air de grands coupables. Le plus jeune se mit à sourire, trouvant cela drôle, sans doute. L’autre était très pâle et une tristesse étrange se peignait sur sa figure d’adolescent.

La mariée les regarda aussi et elle tressaillit.

On entendit chuchoter.