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FANTÔME

le jeune homme, qui voulait se montrer plus poli que le rituel.

Alors le prêtre reprit :

— Joséphine Duvallon, prenez-vous Mathias Padrol, qui est ici présent, pour votre futur et légitime époux ?

— Non, répondit une voix faible.

Il y eut un mouvement de surprise dans la foule. Plusieurs se levèrent debout sur les bancs pour voir ce qui allait suivre.

Le prêtre stupéfait, regardait la fiancée et semblait attendre une explication.

Mathias, la figure toute rouge à cause de la honte, ou peut-être de la colère, demanda tout haut :

— Mais pourquoi ?

Le curé, retrouvant le calme nécessaire, dit à l’épousée :

— Il ne fallait pas venir ici, mon enfant… C’est la profanation d’un grand sacrement… Si ce n’est tout à fait la profanation, c’est le mépris… Or, Dieu se sent offensé… Il ne faut pas agir ainsi dans le temple du Seigneur, au pied de l’autel, en présence de Jésus-Christ…

— Mais, Monsieur le curé, je n’ai rien dit, repartit la promise toute tremblante, et des larmes dans les yeux.