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FÊTES ET CORVÉES

Noël, au milieu des dances, dans les cimetières des églises. »

Noël ! Noël ! Dans nos campagne heureuses, à ce cri d’allégresse, tous les habitants, dès avant minuit, s’acheminent vers le sanctuaire. Ils vont dans la nuit profonde, vers celui qui est la lumière ! Les étoiles brillent au firmament et la neige de nos pères scintille sous leurs rayons joyeux. Les cloches s’ébranlent sur leurs essieux, et, de leurs voix harmonieuses, annoncent dans toutes nos paroisses, dans toutes les villes, l’hosanna qui va de monde en monde jusques au Parvis des cieux ! Et le vieillard courbé sous le fardeau des années, l’enfant qui s’épanouit à la vie, l’homme, la femme et la jeune fille ; les riches dans leurs vêtements somptueux et les pauvres dans leurs haillons ; les heureux qui sourient et les infortunés qui pleurent, tous, tous — obéissant à une même pensée, attirés par le même spectacle merveilleux, poussés par une même force surnaturelle — oublient, pour un instant, les choses de la terre, rejettent le souvenir des fêtes passées, et, tout entiers à l’ivresse de la solennité nouvelle, la plus belle, la plus sainte et la plus populaire des fêtes, s’en vont chantant partout : Noël ! Noël !