teurs, elle n’a pas moins inspiré les poètes ; et le nombre des cantiques qui se chantent dans le monde catholique à la Nativité est étonnant. Si tous ces couplets sont le fruit de la piété, la plupart — il faut bien le dire, — ne sont pas le produit du génie. Cependant, comme Dieu ne juge pas les hommes d’après leur esprit, mais bien d’après leurs cœurs, on peut croire que ces chants — même les plus vulgaires — lui sont agréables. Saint Jérôme rapporte que, de son temps, les chrétiens de la Thébaïde célébraient par des cantiques la naissance du Christ. Ce sont, dit-il, les chansons de nos provinces et les airs de nos bergers. Importé dans l’Europe chrétienne, cet usage des chants rustiques en l’honneur de la Nativité dut — pour rester fidèle à son origine populaire — s’accommoder de l’idiome national, et se plier au rhythme des airs de la campagne. En Italie, ces chants conservaient si bien le caractère agreste qui leur convenait, qu’on les avait d’abord appelés « pastourelles, ou cantiques des pasteurs. » En Angleterre, ces cantiques se chantèrent sur des airs de rondes champêtres, aussi les appela-t-on « Christmas carols, » les rondes de Noël. Il parait même que ces cantiques se chantaient, la veille de
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FÊTES ET CORVÉES