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FÊTES ET CORVÉES

faire reluire à la clarté des étoiles ou de la lune, les trésors cachés dans leur sein. Cette croyance n’aurait-elle pas eu pour point de départ la plus étonnante et la plus heureuse des vérités : Les entrailles de la terre qui produisent un Dieu, et l’étoile mystérieuse du ciel qui rayonne sur l’humble berceau de ce Dieu, pour le faire adorer des hommes. A periatur terra et germinet salvatorem.

Une histoire plus singulière encore que les précédentes, et bien facile à vérifier est celle-ci.

Dans cette nuit extraordinaire, les hommes — j’allais dire les femmes — ne parlent pas plus qu’à l’accoutumée, mais, en revanche, les animaux sont doués du don magnifique qui permet de déguiser sa pensée… ils parlent ! Oui ! bœufs et génisses, chevaux et brebis se font des confidences étranges et qui surprendraient bien leurs maîtres. Ils se disent, d’une voix dolente, comme le foin est sec et l’avoine, rare : Ils se rappellent leurs ébats dans la prairie, et secouent tristement la chaîne du licou qui les captive. Ils pensent… Mais je n’en finirais plus si je disais tout ce que pense de nous les animaux.

« Si la Noël a exercé l’imagination des con-