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FÊTES ET CORVÉES

pied de leurs lits : ils s’endorment en rêvant aux bonbons que le petit Jésus va mettre dedans pendant leur sommeil.

La nuit de Noël est féconde en prodiges si l’on en croit nos grands’mères. Je n’ai pu vérifier aucun des récits que j’ai entendus et je ne veux pas jurer de leur vérité.

Il parait cependant que cette nuit-là, comme le jour des morts, les trépassés se lèvent, sortent de leurs sépulcres et viennent s’agenouiller autour de la croix du cimetière. Alors s’avance un prêtre en surplis blanc et en étole dorée ; c’est le dernier curé de la paroisse. Il récite à haute voix les prières de la nativité ; et tous les morts répondent avec dévotion. Ensuite tous ces spectres se relèvent, regardent le village où ils sont nés, la maison où ils sont morts, et rentrent en silence dans leurs cercueils.

Si cette histoire manque de vérité elle ne manque pas de poésie.

Une autre qui tombe mieux dans les goûts de notre époque, et qui a causer bien des insomnies aux avares, c’est celle qui nous apprend que, dans cette même nuit de Noël, les sables des grèves, les rocs des collines et les profondeurs des vallées s’entr’ouvrent pour