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FÊTES ET CORVÉES

naissant, populaire, à cause des charmes qu’elle emprunte à la nature, et des coutumes rien moins que religieuses, qui, à certaines époques, l’accompagnèrent. Il ne sera pas inutile d’étudier un peu ensemble cette grande solennité chrétienne. Et d’abord d’où vient ce mot Noël ? Quelques auteurs le font venir d’Emmanuel, « Dieu avec nous. » D’autres y voient une corruption du mot « Natalis, Natal. » Mais il est plus probable que ce mot vient du vieux cri druidique « gui l’an neuf ! » Ce cri, — qu’on abrégeait en ne prononçant que sa dernière syllabe accentuée diversement elle-même, suivant le patois, « Neu, Ne-au et même Nau en Poitou, et Noei ou Noé en Bourgogne, » devint, en effet, l’acclamation joyeuse dont on salua la venue du Christ, comme au temps celtique, on en avait salué la venue de l’année nouvelle. »

« On ne sait pas au juste à quelle époque on doit fixer l’institution de cette fête, mais elle est certainement de date très-ancienne, puisque saint Jean Chrysostôme dit que depuis la Thrace jusqu’à Cadix, c’est-à-dire dans tout l’Occident, elle était célébrée dès le