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FÊTES ET CORVÉES


Dans un moment d’enthousiasme comme en ont quelquefois les poètes, j’ai vu se dérouler devant mes yeux la file joyeuse et bruyante de nos fêtes, mais de nos fêtes de jadis surtout, et j’ai cru que le passé n’était pas tout-à-fait disparu, et que les folles mascarades du carnaval, le pétillement des feux de la Saint-Joseph et de la Saint-Jean, les chansons et les danses autour de la grosse gerbe, et les éclats de rire de la braierie, n’étaient pas les échos d’un temps qui n’est plus, mais les préludes toujours agréables de fêtes qui recommencent toujours. Et j’ai voulu parler de ces fêtes comme si elles étaient encore dans toute leur splendeur.

N’importe, parlons-en ! qu’elles soient ou non disparues, puisque c’est faire l’histoire du peuple — histoire intime et vraie, que nul motif d’intérêt n’embellit injustement, que nulle passion ne travestit avec malice. Les