Page:LeMay - Fêtes et corvées, 1898.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

38
FÊTES ET CORVÉES

deur !… Aussi la récompense ne se fait pas attendre, car elles ne refusent pas, ces jeunes filles, de prêter à leur ami, cet épi qui les embarrasse, et l’ami galant ne manque jamais de prouver sur le champ sa reconnaissance. Laquelle des deux choses est la plus admirable, de cette candeur ou de cette ruse ?…

Pendant que l’on travaille, le feu s’allume dans la cheminée, l’eau bout dans le grand chaudron pendu à la crémaillère, et les plus beaux épis cuisent pour le réveillon. Ceux qui préfèrent le blé-d’Inde rôti n’auront qu’a s’approcher du foyer et à tourner, devant la braise, les grains d’ambre qui vont prendre une saveur exquise. Le réveillon sera gai ; le reste de la nuit s’écoulera dans les amusements de coutume ; car toutes ces fêtes et ces corvées, ne sont, après tout, que divers chemins pour arriver au même but…

Les refrains des moissonneurs et des oiseaux sont suspendus. Octobre est venu avec son jour pâle et triste, Les feuilles se détachent des rameaux et tombent comme nos illusions ; les poètes rêveurs s’enfoncent dans les sentiers perdus pour chercher l’inspiration que le bruit épouvante. L’atmosphère est limpide,