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FÊTES ET CORVÉES

tants, on ne connaît que trois sortes d’appartements : la cuisine, la chambre, et le cabinet. La cuisine, c’est la pièce principale, et la plus grande partie de notre vie s’y passe. Je ne veux rien insinuer de méchant en disant cela. Je veux seulement dire qu’elle est à elle seule presque toute la maison ; c’est là que l’on fait bouillir la marmite, que l’on reçoit les intimes, que l’on dîne et que l’on travaille… La chambre, c’est autre chose. On y entre aux quatre grand’fêtes de l’année et pour les soupers du carnaval. Les messieurs y sont toujours admis cependant. C’est là qu’on reçoit le curé et les marguilliers. Les cabinets, ce sont les chambres à coucher ; c’est là que… l’on se réveille pour la première fois et que l’on s’endort pour la dernière… Donc, au milieu de la cuisine s’élève une pyramide d’épis chaudement enveloppés dans leurs robes — et l’on attend le signal de l’attaque. Le voici ! on se précipite, en poussant un cri de joie, à l’assaut du léger rempart. Je ne sais comment cela se fait, mais le dieu de l’amour a si bien favorisé tout le monde, que chacun se trouve auprès de l’objet aimé. On forme une ceinture aux épis, on se presse les uns contre les autres,