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FÊTES ET CORVÉES

La fête de la grosse gerbe se termine par une soirée de jeux et de danse comme toutes les autres réjouissances populaires.

Cette coutume de célébrer ainsi la rentrée de la moisson, nous vient aussi de France. Là, dans la plupart des départements, elle est encore dans toute sa vigueur ; mais ici, elle s’en va… elle est parti…

Je l’ai dit, il y a un instant, nous devenons froids et sérieux… peut-être nous moralisons-nous de plus en plus. Si nous nous refroidissons, cela est dû, — je l’ai dit aussi — à notre ciel inclément ; si nous nous moralisons, — il m’est doux de le reconnaître — c’est grâce à nos prêtres dévoués. En France, dans la Bourgogne, surtout, où le vin, si l’on en croit la chanson, met la belle humeur au cœur, la grosse gerbe est célébrée avec magnificence. Le prêtre la bénit, et ensuite, s’il n’ouvre pas la danse lui-même, il se plaît du moins à voir la jeunesse s’amuser. Autre temps, autres mœurs ; on peut dire avec autant de vérité : autre pays, autres coutumes ; et ce qui semble de la licence ou de la légèreté de mœurs, peut n’être qu’une innocente expression du caractère frivole ou gai d’un peuple. Les peuples,