Page:LeMay - Fêtes et corvées, 1898.djvu/29

Cette page a été validée par deux contributeurs.

30
FÊTES ET CORVÉES

les groupes se forment, les drapeaux se déploient, les processions défilent, les fanfares éclatantes jettent leurs flots d’harmonie sur la terre, et, dans le ciel, les cloches d’airain, du haut des tours, jettent à toute volée leurs chants incomparables ! Et le peuple s’agenouille et prie. Il sait, en ce grand jour, unir dans une heureuse mesure, les plaisirs et les amusements de la terre avec les pensées et l’espérance du ciel.

L’été s’en va avec ses soleils brûlants, ses brises tièdes, et ses enivrantes bouffées de parfums ; la fenaison est finie depuis plusieurs semaines ; et, chaque jour, quelqu’un des cultivateurs, fauche sa dernière planche d’avoine ou lie sa dernière gerbe de blé. Les oiseaux chantent encore dans les cénelliers qui bordent la route, et les jeunes filles et les garçons vigoureux chantent aussi en allant à la moisson. Mais nulle part les voix ne sont plus vives, les refrains plus gais que dans ce groupe qui monte sur la terre de Jean-Baptiste Laliberté. C’est que, chez Jean-Baptiste Laliberté, on fête la grosse gerbe aujourd’hui.