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FÊTES ET CORVÉES

du solstice, on incendiait un bûcher sur lequel étaient placés, — comme offrandes, — des fruits et des animaux. Selon Gébelin, cette coutume d’allumer les bûchers à l’époque du solstice aurait succédé aux feux sacrés qu’on embrâsait alors à minuit, chez les Orientaux, qui figuraient par cette flamme le renouvellement de l’année et rendaient en même temps un culte au soleil. On dansait autour des feux de joie, et les plus agiles sautaient pardessus. En se retirant chacun emportait un tison, et le reste était jeté au vent pour qu’il emportât tous les malheurs comme il emportait les cendres. Plusieurs siècles après, lorsque le solstice ne fit plus l’ouverture de l’année, on continua néanmoins l’usage des feux à la même époque, par suite de l’habitude et des idées qu’on y avait attachées.

Autrefois, à Paris, le roi assistait à la cérémonie du feu de la Saint-Jean, qui avait lieu sur la place de Grève, et cet usage remontait au moins au règne de Louis XI. On plantait, au milieu de la place, un mât de soixante pieds de hauteur, hérissé de traverses de bois auxquelles on attachait un nombre considérable de bourrées, de cotrets et de pièces d’artifice, puis on amoncelait, au pied, du bois et