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FÊTES ET CORVÉES

dangereux (la fête) mais petit à petit le bruit du canon diminue, le feu perd de sa chaleur, il devient fort froid même — suivant l’expression du père Lejeune — les artifices sont détrônés par la simplicité, et les fusées, sans élan, ne font plus concurrence aux comètes échevelées. Pour la dernière fois, en 1661, il est fait mention de la Saint-Joseph, comme fête populaire profane ; mais on sait à quel éclat et à quelle grandeur la fête religieuse en est arrivée aujourd’hui parmi nous.

Le peuple a besoin de jours de récréation pour se reposer de ses labeurs et dérider son front. Les réjouissances publiques sont les fêtes de famille d’une nation. Elle ressèrent ou multiplient les liens entre les maisons, comme les fêtes de famille ressèrent et multiplient les liens d’amitié entre les individus. Les peuples les plus doux et les plus poétiques comme ceux du midi, se livrent plus volontiers à ces amusements que les hommes froids et sombres du nord ; la nature, le climat, le ciel les y invitent et les façonnent en quelque sorte pour la jouissance, et, en retour, ces peuples charmants et légers manifestent leur reconnaissance à la nature prodigue en l’exaltant dans des fêtes publiques.