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FÊTES ET CORVÉES

ne grimace en carton peinturluré, ils apercevaient parfois un adorable minois. Aujourd’hui, dans la plupart des paroisses, quelques jeunes gens et les enfants seuls se donnent la peine de se farder avec de la suie pour effrayer d’autres enfants. Mais en revanche ils se sont identifiés avec le jour même de la fête, et on les appelle les Mardi-gras !

Et voilà comme s’en va le carnaval sous notre ciel rigoureux. À ces fêtes excentriques où tout le monde est convié, où les fantaisies courent la rue, où la gaîté, l’entrain et la folie se donnent la main et dansent leurs rondes vertigineuses, il faut du soleil et de la lumière, il faut des hommes un peu efféminés par la douceur du climat et la poésie de l’existence, il faut des femmes brûlées par les rayons du jour et les rêves de la nuit…

Il ne sera pas sans intérêt de jeter un coup d’œil sur quelqu’autre peuple, tout en restant dans les limites que nous prescrit une simple étude, pour comparer nos fêtes respectives et constater leur commune origine. En Italie, par exemple, le carnaval est encore dans toute sa splendeur ou, si vous l’aimez mieux, dans toute sa folie ; et, dans la Ville Sainte, — pendant les onze jours qui précèdent le carême, —