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FÊTES ET CORVÉES

ment l’antique institution de la guignolée fut condamnée.

Le jour de l’an est une fête essentiellement religieuse pour les chrétiens. On laisse alors les travaux et les affaires, pour venir, au pied des autels, remercier le Seigneur des années que l’on a vues, et le supplier de ne pas nous rayer trop tôt du nombre des vivants — l’éternité est si longue !

Afin de sauvegarder ma réputation d’homme sérieux, j’ai voulu commencer par jeter devant vous quelques idées graves ; je finirai de même, car, soyez-en sûr, je tiens à bien finir.

Maintenant que vous êtes rassurés sur ma fin, je pars : suivez-moi si le cœur vous en dit.

Le temps du carnaval est passé, c’est vrai ; nous sommes en plein carême, c’est aussi vrai… mais rendons, pour un instant, la liberté à nos esprits, tout en réduisant nos corps en servitude, et retournons aux jours gras !

Le carnaval, ici, n’est réellement plus qu’un souvenir. De fait, il n’existe plus guère. Il nous est venu d’Europe avec nos aïeux, com-