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évangéline


ÉVANGÉLINE


Salut, vieille forêt ! Noyés dans la pénombre,
Et drapés fièrement dans leur feuillage sombre
Tes sapins résineux et tes cèdres altiers
Qui se bercent au vent sur le bord des sentiers,
Jetant, à chaque brise, une plainte sauvage,
Ressemblent aux chanteurs qu’entendit un autre âge,
Aux Druides anciens dont la lugubre voix
S’élevait prophétique au fond d’immenses bois !
Et l’océan plaintif, vers ses rives brumeuses
S’avance en agitant ses vagues écumeuses,
Et de profonds soupirs s’élèvent de ses flots,
Pour répondre, ô forêt, à tes tristes sanglots !

Vieille forêt, salut ! Mais tous ces cœurs candides
Qu’on voyait tressaillir comme les daims timides